Catégorie : À l’écoute du Magistère

KTQ-Un seul Dieu en trois Personnes (3)

De manière quelque peu provoquante, nous pourrions dire : je ne crois pas en Dieu (concept trop vague et à multiples sens) ; je crois en Jésus-Christ et en Celui qu’il me révèle dans l’Esprit Saint, comme étant mon Père.

C’est en effet en Jésus que Dieu lui-même s’approche de nous, pour se révéler « en Esprit et vérité » (Jn 4,24) :

Mt 11,27 : « Personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »

Jésus est « l’image du Dieu invisible » (Col 1,15), le « Rayonnement de la gloire de Dieu, l’expression parfaite de son être » (He 1,3), son Verbe éternel :

Jn 1,1 : « Au commencement (littéralement : « dans l’origine ») était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. »

Ce que résume comme suit le Symbole de Nicée-Constantinople :

« Je crois en un seul Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre, et de toutes les choses visibles et invisibles.

Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Fils Unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Lumière de Lumière, Vrai Dieu de Vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père. »

Le Père et le Fils ne sont donc pas deux « individus » distincts, puisqu’ils partagent la même et unique Substance divine. Le Père est Dieu et le Fils est ce même et unique Dieu. Tous deux se distinguent par leur « relation d’opposition » au sein de l’unique Substance divine : les termes « père » et « fils » sont en effet des termes relationnels qui s’appellent l’un l’autre. Ce qui conduit Saint Augustin à « définir » les Personnes divines comme des « relations subsistantes » (au sein de l’unique Substance divine).

Pour le dire d’une manière imagée : « Dieu est amour » (1 Jn 4,8), càd : il est l’Acte subsistant d’Amour infini. Eternellement il se donne dans un rayonnement de tout son Etre. Mais il ne se répand pas dans le vide : par ce don de lui-même, le Père engendre éternellement le Fils qui reçoit de lui toute la Substance divine.

Dans un éternel acte d’amour réciproque, le Fils reflue vers le Père auquel il se donne totalement, lui restituant toute la Substance divine dont il est engendré.

L’acte éternel d’amour, dans lequel le Père engendre le Fils et dans lequel le Fils reflue vers le Père, est Dieu lui-aussi puisqu’il implique toute la Substance divine ; il est nommé Esprit Saint :

« Je crois en l’Esprit Saint, Seigneur, qui donne la vie, qui procède du Père, qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils » (Symbole de Nicée-Constantinople).

Il est l’acte de Charité parfaite qui unit le Père au Fils dans une éternelle étreinte d’amour. Nous parlons en théologie de la « génération » du Fils et de la « procession » (procède du Père et du Fils) ou « spiration » de l’Esprit Saint.

Un seul Dieu en trois Personnes, qui désignent trois Relations subsistantes – Paternité, Filiation et Spiration – au sein de l’unique Substance divine, qui est Acte d’amour éternel et infini.

Ayant dit cela, nous avons bien conscience de n’avoir fait que balbutier quelques mots inadéquats pour parler du mystère ineffable de la très Sainte Trinité !

J’ajoute que ce que nous venons de dire, nous avons à le justifier à partir des Ecritures, source de notre foi ; c’est ce que nous ferons dans nos prochains échanges.

Q/R-Transmission du péché originel

Nous répondrons à cette question en citant le Catéchisme de l’Eglise Catholique :

404- Comment le péché d’Adam est-il devenu le péché de tous ses descendants ?

Tout le genre humain est en Adam  » comme l’unique corps d’un homme unique  » (S. Thomas d’A., mal. 4, 1) Par cette  » unité du genre humain  » tous les hommes sont impliqués dans le péché d’Adam, comme tous sont impliqués dans la justice du Christ. Cependant, la transmission du péché originel est un mystère que nous ne pouvons pas comprendre pleinement. Mais nous savons par la Révélation qu’Adam avait reçu la sainteté et la justice originelles non pas pour lui seul, mais pour toute la nature humaine : en cédant au tentateur, Adam et Eve commettent un péché personnel, mais ce péché affecte la nature humaine qu’ils vont transmettre dans un état déchu (cf. Cc. Trente : DS 1511-1512).

C’est un péché qui sera transmis par propagation à toute l’humanité, c’est-à-dire par la transmission d’une nature humaine privée de la sainteté et de la justice originelles. Et c’est pourquoi le péché originel est appelé  » péché  » de façon analogique : c’est un péché  » contracté  » et non pas  » commis « , un état et non pas un acte.

 

405- Quoique propre à chacun (cf. Cc. Trente : DS 1513), le péché originel n’a, en aucun descendant d’Adam, un caractère de faute personnelle. C’est la privation de la sainteté et de la justice originelles, mais la nature humaine n’est pas totalement corrompue : elle est blessée dans ses propres forces naturelles, soumise à l’ignorance, à la souffrance et à l’empire de la mort, et inclinée au péché (cette inclination au mal est appelée  » concupiscence « ).

Le Baptême, en donnant la vie de la grâce du Christ, efface le péché originel et retourne l’homme vers Dieu, mais les conséquences pour la nature, affaiblie et inclinée au mal, persistent dans l’homme et l’appellent au combat spirituel.