Compte-rendu de la messe d’adieu et d’action de grâce du P. Jean-François Desfours

  • OUVERTURE DE LA CÉLÉBRATION PAR MGR AZEMA

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Le père Jean-François Desfours (je n’ose pas dire « Jef » comme je le vois écrit, juste à ce premier rang : « au revoir Jef et merci ») ; le père Jean-François Desfours rayonne cette bonhomie tranquille que vous lui connaissez bien, mais derrière cet aspect, c’est un homme sensible, un homme de relation et – je crois pouvoir le dire – un homme de paix. Il a été parmi vous, pendant ces années passées, un pasteur plein d’humanité et de simplicité, proche de la plupart d’entre vous, un peu comme le pape François nous y invite tous, les uns vis-à-vis des autres, les prêtres pour les fidèles et les fidèles pour les prêtres.

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Malgré son accident de santé que vous connaissez, il a accepté d’aller vivre ailleurs, dans le Saint-Ponais, son ministère de prêtre. Bien sûr il n’y part pas à l’inconnu, il y retrouvera, comme ici, des collaborateurs. En particulier, il pourra compter sur l’aide du père Jean Coste, qui prend une année sabbatique à Saint Pons.

Chers amis, vous le savez, le ministère des prêtres est devenu de plus en plus difficile à exercer ces dernières dix années. Les nouvelles paroisses sont grandes, et certains disent même « trop grandes ». Et le prêtre ne bénéficie pas toujours des collaborateurs qui lui seraient pourtant nécessaires. En effet, il n’y a pas partout des diacres, des religieux, des religieuses, des laïques, pour prendre part, même modestement, à l’animation de nos communautés chrétiennes.

C’est pourquoi, vous le savez sans doute, depuis deux ans déjà, notre archevêque a lancé ce projet intitulé « mission fraternité ». Pourquoi ? Pour que les chrétiens se retrouvent – alors qu’ils sont dans de grandes paroisses – proches les uns des autres en petites fraternités de toutes sortes. Quelle que soit votre appartenance vous avez des liens par le biais de la liturgie, du catéchisme, du service des malades… la liste est longue, on pourrait la développer. Former des petites fraternités qui se retrouvent pour constituer ensemble de véritables communautés chrétiennes sans bien sûr que le prêtre soit là toujours et partout.

Un certain nombre d’entre vous, m’a-t-on dit, font partie de groupes bibliques autour de la lecture du livre des Actes des Apôtres. Et puis j’évoquais les catéchistes, et on pourrait ajouter l’accueil, l’accompagnement des familles en deuil, le service des malades et tel ou tel groupe auquel, vraisemblablement, vous appartenez. Toutes ces équipes, tous ces groupes, peuvent devenir de véritables fraternités et même, j’oserais dire, des fraternités missionnaires dans la mesure où on a le souci de ceux qui sont loin et de ceux qui ne sont pas là. C’est ensemble, prêtres et laïques, que nous formons l’Église, l’ensemble des baptisés, l’ensemble de ceux qui peuvent faire grandir le corps du Christ.

L’Eucharistie de ce soir nous rassemble, elle est un signe, voyez la belle couronne de prêtres et de diacres qu’il y a autour de moi, et vous tous qui avez répondu ce soir à cette messe d’action de grâce que nous célébrons avec Jean-François. Que ce temps de prière nous stimule les uns et les autres en ce début d’année pastorale, à reprendre courage à la fois pour être des témoins de l’Évangile et en même temps pour en rayonner autour de nous. Confions-nous au Seigneur et pour que notre démarche se passe sous son regard reconnaissons que nous sommes les fils bien-aimés mais aussi des pécheurs qui avons besoin du pardon et de la miséricorde de Dieu.

Monseigneur Claude Azéma

 

  • HOMELIE DU P. JEAN-FRANCOIS

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Chers amis,

Cette parabole – pas celle que l’on met sur les toits pour prendre la télévision mais celle qu’on écoute pour ouvrir nos cœurs au message de Jésus – évoque une fête de mariage, et selon la coutume du pays de Jésus, les amis se rendent en procession chez l’épouse pour la conduire, torches allumées à la main, vers la salle des noces. L’Époux, dans cette parabole c’est Jésus, le Christ. C’est Lui qui vient à la rencontre de son Épouse qui est l’Église, avec un E majuscule, c’est-à-dire le peuple des baptisés, qui est symbolisé ici par les dix jeunes filles.

Cette parabole évoque la venue glorieuse de Jésus à la fin des temps. L’entrée dans la salle des noces c’est bien sûr l’entrée dans le Royaume, et c’est le Christ, l’Époux, qui accueille dans le Royaume ou qui en ferme la porte. Celles qui entrent dans le Royaume sont celles qui s’étaient préparées à la venue de l’Époux. L’accès au Royaume dépend donc de notre manière de nous y préparer aujourd’hui, ici, sur cette terre, tant qu’on n’est pas endormi dans le sommeil de la mort. Le temps présent est donc montré par Jésus comme un temps très important, durant lequel il faut se préparer à nous unir à Lui pour l’Éternité.

Dans cette parabole, se préparer c’est se munir d’huile, c’est se procurer de cette huile qui va s’enflammer au contact de Dieu pour éclairer nos nuits. Pour que le Seigneur puisse illuminer nos cœurs, vous le savez, il faut que nous nous laissions conduire par Lui, c’est-à-dire faire sa volonté. Nous remplissons notre cœur de la bonne huile de Jésus en faisant la volonté de Dieu, en vivant comme un fils de notre Père du ciel. Nous remplissons notre cœur de la bonne huile du Seigneur, en faisant de notre cœur une réserve de charité, d’amour, de fraternité. Et comment me direz-vous ? Eh bien en puisant cette huile dans l’amour de Jésus, dans la prière, et en mettant en pratique sa Parole dans notre vie de tous les jours, à l’école, au travail, à la retraite.

On peut dire aussi qu’avoir de l’huile dans sa lampe, c’est comme avoir de la lumière du Christ dans les yeux et dans le cœur. Dans l’évangile de saint Luc, au chapitre XI, Jésus dit : « La lampe de ton cœur c’est ton œil. Lorsque ton œil est sain, ton corps tout entier est lumineux ». Dans la nuit de ce monde, un regard de chrétien ou de chrétienne se voit, puisqu’il est porteur de cette lumière du Christ que nous avons reçue le jour de notre baptême. Le regard du chrétien, de chacun et chacune de nous, devrait être un regard de foi, d’espérance et de charité ; un regard qui illumine la nuit du doute ou du désespoir de ceux et celles qui nous entourent et que nous rencontrons.

Notre monde semble s’enfoncer chaque jour davantage dans la nuit et peut-être que d’une manière que nous ne comprenons pas toujours, plus la nuit du scepticisme ou du doute nous entoure, mieux on voit ceux qui sont porteurs de lumière, ceux qui ont le cœur illuminé par la présence de Jésus ressuscité. Ces personnes deviennent comme des repères qui rassurent, qui réchauffent. Nous pouvons penser aujourd’hui à saint Augustin, mais aussi à tous les autres saints dont nous portons quelques fois le prénom. Nous pouvons penser aussi à Mère Teresa, et à d’autres, Jean-Paul II. N’oublions pas que plus la nuit est froide, plus la flamme d’une simple bougie peut se voir de loin.

Enfin, Jésus conclut cette parabole par le plus important, vous l’avez compris sans doute : il nous invite à veiller. « Veillez donc, veillez donc car vous ne savez ni le jour ni l’heure ! » Jésus veut non seulement que nous remplissions nos vies de cette huile qui donne la vraie vie, mais il nous invite à devenir, nous, des veilleurs, des guetteurs, c’est-à-dire des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes à la fois bien enracinés dans ce monde que nous aimons car il est aimable, mais avec le regard regardant déjà les réalités d’ailleurs, de l’au-delà.

Parler du retour du Christ c’est-à-dire parler de la fin des temps, cela peut sembler lointain, et loin de nos soucis d’aujourd’hui. Et pourtant, dans cette église, sur l’autel, nous allons vivre d’une manière réelle, cette expérience de la venue de l’Époux. C’est Jésus lui-même vous le savez – en particulier ceux qui ont fait leur première communion cette année – c’est Jésus lui-même dans son corps, son sang, sa vie, sa divinité, qui vient à notre rencontre. C’est lui l’Époux qui nous rencontre personnellement. Et comme dans la parabole, vous avez entendu tout à l’heure qu’une voix criait, eh bien l’évêque dira : « Heureux les invités au repas du Seigneur. Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Ce sera le moment de reconnaître qu’il nous manque encore dans le cœur beaucoup de bonne huile de son amour, en lui disant comme le centurion romain : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis une seule parole et je serai guéri » et le moment sera venu pour nous de lui ouvrir grandes les portes de nos cœurs. Amen.

Père Jean-François Desfours

 

  • MOTS DE REMERCIEMENTS DES PAROISSIENS

A notre curé Jean François

A l’occasion du prochain départ de Jean François, curé de la Paroisse Notre Dame des Lumières, les enfants et l’équipe de catéchisme ont tenu à remercier l’homme d’église qui a su se faire adopter et apprécier de tous.

Vous avez été pour nous tous un ami bienveillant qui a su animer nos équipes avec beaucoup de dynamisme, vous avez été un allié avenant qui a su susciter une communion fraternelle et ce fut un immense plaisir de travailler avec vous auprès des enfants.

Vous avez su nous accueillir simplement, humainement, nous écouter, nous faire confiance et pour ceux qui le voulaient leur donner une place dans les différents conseils, équipes et services. Vous avez animé ces groupes en portant avec d’autres le souci de la proposition de la foi à tous.

Notre paroisse a pu vivre ces moments forts en amitié, en partage, en réflexion grâce à votre présence active et votre disponibilité. Auprès de vous, nous avons tous grandi dans notre foi et dans nos vies.

Ainsi vous avez été l’accompagnateur de beaucoup de familles, de personnes, d’enfants, d’équipes, dans les joies, dans les peines, à l’écoute des autres, proche des gens et témoin de l’évangile. Nous garderons en souvenir l’image du prêtre, que les enfants ont suivi avec confiance, lors des différentes rencontres. Quel bonheur pour nous, la route fut quelquefois plus difficile mais vous avez su nous aider et nous conseiller.

Aujourd’hui nous sommes tristes de vous voir partir de Bédarieux. Avec ce départ nous mesurons toutes ces choses partagées qui ont donné du goût à nos vies, vous resterez dans nos cœurs un accompagnateur fidèle.

La nouvelle responsabilité de la Paroisse de St Pons vous permettra d’aller à la rencontre de nouvelles personnes avec qui vous saurez tisser de nouveaux liens. Nous vous souhaitons bonne route avec les enfants, la nouvelle équipe de catéchiste et les paroissiens sur ces nouveaux chemins et nous savons que vous saurez être témoin du Christ et porteur de la bonne nouvelle qui aide à vivre et nous révèle la présence de Dieu dans nos vies.

« Bon vent Jean François, poursuivez votre quête ; progressez sur votre chemin, que rien ne vous arrête ! Gardez en votre cœur la parole de Dieu ; voilà votre trésor. »