Le Mot du Père Curé

Chers amis,

Le temps de Pâques – qui se poursuit jusqu’à la Pentecôte – nous est donné pour que nous nous réapproprions le mystère de notre baptême. Nous venons de méditer comment le Fils de Dieu a assumé notre condition mortelle « en toutes choses sauf le péché » (Pr. Euch. IV) ; le vendredi saint il est descendu dans nos tombeaux, mais pour en rouler la pierre au matin de Pâques, et nous rendre participants de sa Résurrection. Dès lors, conclut logiquement Saint Paul : « si nous sommes ressuscités avec le Christ, il nous faut rechercher les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu » (Col 3,1). N’est-il pas vrai que nous avons tendance à « oublier » que le baptême est une nouvelle naissance « de l’eau et de l’Esprit » (Jn 3,5), qui fait de nous des enfants de Dieu, vivant de sa Vie ? Mais si tel est le cas, si dans son amour le Père a fait de nous ses enfants (1 Jn 3, 1 2), alors nous devrions produire des fruits qui soient dignes d’un tel Père.

L’image de la vigne et des sarments (Jn 15, 1-8) proposée par Jésus est particulièrement éloquente : nous sommes appelés à rester greffés sur le Christ ressuscité, afin que la sève de l’Esprit puisse féconder notre vie : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). Ce qui suppose aussi que nous acceptions de nous laisser « émonder » par le Père « des tendances de la chair qui s’opposent à l’Esprit » (Ga 5,17) – « ces petits renards qui ravagent les vignes en fleurs » (Ct 2,15) – et nous empêchent de nous ouvrir aux autres dans une attitude de bienveillance et de service désintéressé. 

« La vie chrétienne – méditait le Pape François – doit être une vie qui fleurit dans les œuvres de charité, en faisant le bien. Mais si vous n’avez pas de racines, vous ne pourrez pas fleurir. Et la racine, qui est-elle ? Jésus ! Si vous n’êtes pas enracinés en Jésus, vous ne fleurirez pas. Si vous n’arrosez pas votre vie avec la prière et les sacrements, aurez-vous des fleurs chrétiennes ? Non ! C’est parce que la prière et les sacrements arrosent nos racines que notre vie fleurit. Je vous souhaite que ce printemps soit pour vous un printemps fleuri, comme la fête de Pâques. Fleurie de  bonnes œuvres, de vertus, de faire le bien aux autres. Souvenez-vous de ceci, c’est un verset de ma patrie : “Ce que l’arbre a de fleuri, vient de ce qu’il a d’enterré”. Ne coupons jamais les racines avec Jésus ! »