Nous entrons dans la nouvelle année liturgique par le porche de l’Avent. Dans le vocabulaire de la cour, le terme « adventus » désignait la venue d’un empereur ; pour nous il évoque la manifestation du Royaume à venir du Christ, déjà inauguré par la naissance de Jésus à Bethléem, et vers lequel nous tendons avec un désir renouvelé. L’Avent nous invite au réveil, à sortir de la nuit des apparences superficielles et des illusions mondaines, pour découvrir la présence cachée du Christ au milieu de nous, et courir à sa rencontre avec un cœur plein de reconnaissance. A contre-courant de l’agitation fébrile du monde – qui n’est souvent qu’une fuite devant l’insignifiance d’une vie sans horizon, – nous sommes invités à revenir à l’essentiel et à la véritable urgence : « Soyez semblables, vous, à des gens qui attendent leur maître à son retour de noces, pour lui ouvrir dès qu’il viendra et frappera » (Lc 12, 36).
L’attente produit sur nous deux effets : elle élargit notre vision, et nous rend plus attentifs aux événements et aux personnes, pour y discerner les signes de la présence du Seigneur. L’attente nous donne un cœur plus vaste ; elle nous donne accès à la réalité dans toute sa profondeur, jusqu’en cette présence cachée de Dieu venu partager notre humanité, pour vivre avec nous et en nous pour toujours.
Oui, le Messie est proche : Il est là ! Mais il nous faut préparer les voies du Seigneur. Nous préparer intérieurement pour l’accueillir de manière renouvelée. « Il est en nous. Tenons-nous tout près de Lui, en ce silence, avec cet amour de la Vierge ; c’est comme cela que nous passerons l’Avent » (Elisabeth de la Trinité).
L’Avent fut par excellence pour la Vierge Marie le temps du désir et de l’espérance. Si aujourd’hui nous ne savons plus nous émerveiller, c’est parce que nous sommes à court d’espérance : ses sources se sont asséchées. Nous souffrons d’une crise profonde du désir, car dans notre monde de plus en plus virtuel, nous ne trouvons plus la Beauté qui aspire l’âme vers les hauteurs, et permet de vivre dans la lumière de la grâce.
Marie, Vierge de l’attente, donne-nous une âme de veilleur. Au cœur des turbulences sanitaires qui reprennent de plus belle, donne-nous de pressentir la présence du Royaume dans l’avènement de l’Enfant-Dieu. Sentinelle du matin, réveille dans nos cœurs le désir ardent de porter à notre monde qui se meurt, la Bonne Nouvelle de la victoire de la Vie.
Puisse cette nouvelle année liturgique nous voir grandir dans la vie de l’Esprit et la charité fraternelle !
NB- À la suite d’une ponction lombaire, j’ai fait un hématome entre le cerveau et la boîte crânienne. Le neurochirurgien du CHU de Montpellier essaye de le résorber au moyen de corticoïdes, en espérant pouvoir ainsi éviter une intervention chirurgicale. J’espère pouvoir célébrer Noël avec vous ! Je ne vous oublie pas et sais pouvoir compter sur votre prière.
P. Joseph-Marie