Le 11 février 1858, la Vierge Marie apparaissait pour la première fois à une pauvre petite bergère, venue ramasser du bois au bord du Gave, à la sortie de Lourdes. Avant de connaître son identité, Bernadette décrivait « Aquero » comme « uno pétito damizélo » ; une jeune fille de son âge (elle lui donnait environ 12 ans), guère plus grande qu’elle. Souriante, riant même lorsque la voyante lui jette de l’eau bénite, Aquero se comporte avec beaucoup de courtoisie et même de respect : « Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ? »
Et si nous entrions en Carême avec Sainte Bernadette, comme une réponse à l’invitation à la pénitence de celle qui se désignera comme l’« Immaculada Councepciou » ? La joie profonde qui transparaît sur le visage de la voyante durant ces rencontres privilégiées avec le ciel, témoigne que la conversion demandée est pour le plus grand bien de ceux qui y consentent.
Même si le bonheur promis par la Vierge n’est pas pour ce monde mais pour l’autre, il se prépare au cours de cette vie. Or on ne peut pas avancer seul sur le chemin de la filiation divine : la dimension communautaire n’est pas optionnelle, nous le savons bien. A mesure que le nombre de fidèles diminue, nous devons resserrer nos rangs, pour nous soutenir mutuellement dans la foi et veiller dans l’espérance, jusqu’à ce que le Seigneur fasse lever le jour du renouveau de son Église qui est en France. C’est pourquoi je me permets de revenir sur les Fraternités missionnaires dont il avait été question dans la Lettre pastorale de janvier. Dans l’obéissance à l’Esprit qui nous invite par la voix de notre Évêque, nous devrions tous, autant que nous sommes, envisager sérieusement la constitution d’une telle Fraternité dans notre village ou du moins dans notre région. Cela nous aidera à nous mettre ensemble en route pour les quarante jours de marche à travers le désert, où Dieu veut nous séduire et nous parler cœur à cœur (Os 2,16).
N’hésitez-pas à contacter votre coordinateur de région ou à me faire savoir directement votre disponibilité pour participer à une telle Fraternité dans votre clocher. Voilà qui serait une belle résolution de carême, que le Seigneur ne manquerait pas de bénir abondamment en cette Année de la Miséricorde !