Le mois d’avril sera particulièrement riche au point de vue liturgique, puisque nous allons suivre Jésus dans sa Passion (du 9 au 15.IV), accueillir le Christ Ressuscité (15.IV), et célébrer la fête de la Miséricorde (23.IV, qui coïncidera avec le premier tour des élections présidentielles). « Pâque » vient de (l’hébreu) « Pessa’h », le « passage », fête juive qui célèbre la sortie d’Égypte du peuple hébreu. La Pâque juive est célébrée le jour de la pleine lune de printemps, c’est-à-dire la première pleine lune après l’équinoxe (21 mars). Or selon le quatrième Évangile, Jésus a été crucifié la veille de la Pâque, qui se célébrait cette année-là un jour de sabbat (samedi). C’est pourquoi le Concile de Nicée (325) statua que la résurrection de Notre Seigneur serait fêtée le dimanche suivant la pleine lune de printemps, à une date qui peut varier entre le 22 mars et le 25 avril.
Cette année, les juifs célèbrent la Pâque le lundi 10 avril (au soir), alors que catholiques, protestants et orthodoxes célèbrent la Pâques (au pluriel lorsque le terme désigne la fête chrétienne pour signifier la passion, la mort et la résurrection du Christ) le dimanche 16 avril. Cette coïncidence est à souligner, car les célébrations orthodoxes et catholiques sont habituellement décalées en raison de l’utilisation de calendriers différents (Grégorien pour l’Occident, Julien pour l’Orient).
Mais l’essentiel n’est pas dans une question de dates : il s’agit de célébrer l’événement central de l’histoire de l’humanité. Après « s’être fait semblable à nous en toutes choses excepté le péché » (Pr. Euch. IV), le Verbe fait chair est descendu dans notre mort, pour en ouvrir les battants au matin de Pâques, et nous entraîner avec lui dans la gloire de sa résurrection :
« J’ai vu un Agneau debout, comme égorgé. Les quatre Vivants et les vingt quatre Anciens chantaient ce cantique nouveau : “Tu fus immolé, rachetant pour Dieu, par ton sang, des gens de toute tribu, langue, peuple et nation. Tu en as fait pour notre Dieu un royaume et des prêtres : ils régneront sur la terre. Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange” » (Ap 5, 9-12).