L’Avent : chemin de Noël
Quand les jours se font courts, quand les premiers flocons de l’hiver blanchissent les sommets de nos montagnes, nous tournons spontanément nos regards vers la fête de Noël. Il suffit de prononcer ce mot pour que nos cœurs s’apaisent. Même les non-croyants, ceux qui ne reconnaissent pas dans l’Enfant de Bethléem leur Seigneur et Sauveur, déposent les armes, et se demandent comment, ce jour-là, faire jaillir autour d’eux une étincelle de joie.
Pour le chrétien, Noël est bien plus qu’une trêve éphémère des conflits. C’est à la crèche que l’Étoile nous conduit, à l’Enfant qui seul peut apporter à la terre la paix durable et la vraie joie auxquelles nous aspirons. Dans le cœur de celui qui vit avec l’Église, les lectures liturgiques et les chants de l’Avent réveillent une sainte nostalgie : « Cieux, répandez d’en haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste » (Is 45, 8). « Viens Seigneur, ne tarde pas. Viens pour nous sauver. Sachez aujourd’hui que le Seigneur vient, et demain vous le verrez dans sa gloire ».
Puis, au terme d’un mois de préparation et d’attente, vient le temps béni de l’accomplissement de la promesse : « le Verbe se fait chair et vient habiter parmi nous » (Jn 1, 14) pour nous rendre « participants de sa nature divine » (2 P 1, 4). Il se fait notre frère pour nous conduire vers « son Père et notre Père, son Dieu et notre Dieu » (Jn 20, 17). Il épouse notre condition humaine en toutes choses, jusque dans la souffrance et la mort, pour nous partager sa propre Vie. Le Fils de Dieu se fait homme pour habiter dans le cœur de tout homme qu’il a racheté par son Sang.
Dès lors, en Jésus-Christ, l’Enfant de la crèche, Dieu t’accueille tel que tu es, comme son enfant. Tu peux faire la paix avec toi-même, tes échecs, tes rêves brisés et tes incapacités, mais aussi avec ceux qui te font du tort, car il est venu « rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52) par une sombre nuit de péché.
Frères et sœurs, c’est bientôt Noël : réveillons-nous de nos torpeurs ; « changeons nos épées en charrues et nos lances en faucilles » (Is 2, 4). Ne somnolons pas dans l’apparente absence de Celui qui est venu, qui vient et qui viendra : soyons avec Lui des « artisans de paix » pour être appelés « fils de Dieu » (Mt 5, 9).