Nous voilà au terme d’une année bien singulière, dominée par un visiteur non invité et dont nous nous serions bien passés : la Covid ! Si rien n’échappe à la maîtrise de Dieu, il faut bien que cet événement ait un sens dans l’histoire de notre humanité ? Sans doute les interprétations sont-elles multiples, mais il me semble que le sens premier, c’est de mettre un terrible coup d’arrêt à la prétention exorbitante de ceux qui se prennent déjà pour les maîtres du monde – je pense par exemple au docteur transhumaniste Laurent Alexandre qui annonce « le recul de la mort », et prophétise que « la science donnera à l’homme le pouvoir d’un Dieu : l’homme va remodeler l’univers ». Il aura suffi d’un minuscule virus, sommes toutes assez banal, pour gripper les rouages de la belle mécanique, et mettre en échec ces utopies d’immortalité et de pouvoirs divins.
Certes les mois difficiles que nous avons traversés et qui perdurent, ont mis en lumière une belle solidarité au niveau des services hospitaliers, mais en même temps : que de conflits d’égos dans les prises de décision, que de choix dont on peut redouter qu’ils soient dirigés davantage par des intérêts financiers que par le bien des malades.
Sans parler de l’avenir, qui s’annonce particulièrement difficile pour tant d’artisans et de petites entreprises qui seront obligés de mettre la clé sous la porte dès que les aides de l’État s’arrêteront. Déjà s’annoncent les premiers suicides de personnes qui ont perdu le fruit de toute une vie de travail, et qui n’ont plus ni le courage, ni les moyens de rebondir…
Ah si cette pandémie pouvait nous faire revenir à nous-mêmes, nous conduire au repentir, et nous amener à confesser humblement la seigneurie de Dieu et de son Christ sur toute vie ! Si tous ensemble comme le peuple d’Israël à ses meilleurs moments, nous pouvions prendre le chemin de la repentance et avouer notre péché en confessant la miséricorde de Dieu, je suis sûr que nous verrions sans tarder la fin de cette épreuve.
Bien sûr il est difficile d’attendre une telle démarche de la part des grands de ce monde. Mais dans les Ecritures, ce n’est pas d’eux que le Seigneur attend le mouvement de conversion, mais des petits, des anawim, des pauvres qui ne mettent plus leur espoir en eux-mêmes, mais en Dieu seul : c’est d’eux et nul autre que le Seigneur attend la supplication pour faire grâce au peuple tout entier.
En cette année où nous fêtons le 150ème anniversaire de la proclamation de St Joseph Patron de l’Eglise universelle (Pie IX, Décret « Urbi et Orbi » du 8 décembre 1870), demandons à notre Père de convertir nos cœurs, et de mettre sur nos lèvres les paroles de supplication qui attireront la bienveillance divine sur notre pauvre monde.
A toutes et à tous, mes meilleurs vœux
pour une Année Jubilaire de St Joseph féconde en grâces !
P. Joseph-Marie