Le vendredi 2 octobre se tenait au presbytère de Bédarieux, une assemblée générale de la paroisse, pour discerner une éventuelle action en faveur des migrants.

Le P. Joseph-Marie (Verlinde), proposait une soirée en deux volets : afin d’éviter une décision sous le coup de l’émotion, les participants étaient d’abord invités à formuler leurs réticences, avant de réfléchir à une action concrète éventuelle.

1- Dans la première partie de la réunion, les paroissiens ont donc exprimé des réticences personnelles ou entendues autour d’eux :

• La peur d’une infiltration de djihadistes.
• Comment éviter des conflits entre musulmans et chrétiens tels qu’ils ont déjà lieu dans les camps de réfugiés ?
• N’y a-t-il pas des personnes qui profitent de la situation d’exception pour s’infiltrer en France alors qu’elles ne sont pas des réfugiés politiques ou économiques ?
• Comment allons-nous pouvoir les intégrer vu la différence des langues ?
• Ces réfugiés vont-ils vouloir s’intégrer ?
• Accueillir des familles est une chose, mais comment accueillir des hommes seuls, en sachant qu’ils constituent la majorité des migrants ?
• Ne faut-il pas commencer par accueillir les sans-papiers qui sont déjà parmi nous ?
• Ne faut-il pas commencer par donner des conditions de vie décentes aux démunis qui sont déjà parmi nous ?

Ces objections n’ont cependant pas étouffé la conviction que l’accueil de l’étranger est au cœur de notre foi.

L’assemblée demande néanmoins que la paroisse accueille une famille plutôt que des individus isolés ou en groupe.

 

2- Le second volet concernait la faisabilité d’un tel accueil au second étage du presbytère.

Les membres du Conseil économique ont émis deux objections :

• La difficulté de séparer l’accès à ces appartements et l’accès aux bureaux du presbytère. Comme l’APAV nous oblige à ouvrir une autre porte d’accès pour le public, en raison de la non-conformité de l’actuelle porte d’entrée, ce problème pourrait trouver une solution : l’entrée actuelle deviendrait une entrée privée, dont les migrants pourraient se servir sans avoir à passer par la partie publique du presbytère.
• Les frais importants que représenterait la mise en état des locaux du second étage. Pour évaluer l’importance de cet investissement, l’assemblée demande
  • de faire des devis ;
  • de demander à la mairie à quelle hauteur elle pourrait participer aux frais.

 

Au terme du Conseil municipal de la semaine dernière avec un débat sur la question (sans résolution ni vote), Mr Martinez a en effet décidé d’accueillir une ou deux familles.

Le groupe communiste et du FN ont voté contre ; l’opposition apolitique s’est exprimée pour l’accueil des réfugiés.

Un adjoint a été désigné pour coordonner cet accueil.

Ne disposant pas d’un local propre, la mairie avait déjà exprimé au P. Joseph-Marie son intérêt pour le second étage du presbytère, moyennant aide financière.

 

Conclusion

L’assemblée vote à l’unanimité les résolutions suivantes :

• La communauté paroissiale est disposée à accueillir une ou deux familles au presbytère.
• Le P. Joseph-Marie engage le dialogue avec la mairie.
• Avec la mairie, nous établissons un devis des travaux à réaliser au deuxième étage pour pouvoir accueillir une ou deux familles.
• Le P. Joseph-Marie convoque une nouvelle assemblée générale lorsqu’il est en possession des devis des travaux ainsi qu’une évaluation des frais que représente un accueil longue durée.