En ce mois d’octobre, consacré à Notre-Dame du Rosaire, nous présenterons à la Vierge Marie nos requêtes pour nous-mêmes et pour nos proches, sûrs de sa sollicitude maternelle et de son pouvoir sur le Cœur de son Fils.
Nous commençons en général par lui confier notre santé physique, puis nous lui demandons la grâce d’une vie relationnelle harmonieuse, en particulier au sein de notre famille, du cercle de nos amis, de la paroisse… Et enfin – si nous y pensons – nous lui demandons encore d’être renouvelés dans l’Esprit Saint afin de mieux connaitre Jésus, et par lui le Père.
Or si nous écoutons Jésus nous enseigner la prière, l’ordre de priorité dans nos demandes devrait être radicalement inversé :
« Notre Père qui es au cieux, que ton Nom soit sanctifié » : que ta paternité (ton Nom) soit honorée dans tous les aspects de notre vie, pour que celle-ci soit pleinement filiale, et que « tout ce que nous puissions dire ou faire, le soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui notre action de grâce à Dieu le Père » (Col 3,17).
« Que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » : que nous soyons des collaborateurs du Christ, venu accomplir la volonté de Dieu son Père en « rassemblant dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52) ; que nous ne soyons jamais cause de divisions, mais que « nous nous revêtions de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience, nous supportant et nous pardonnant mutuellement comme le Seigneur nous a lui-même pardonné » (Col 3, 12-13) ; et qu’ainsi nous puissions toujours et en tout lieu « garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Ep 4,3).
« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour » : le Pain « suressentiel » de l’Eucharistie, par laquelle tu viens demeurer en nous et nous permets de demeurer en toi (Jn 15). C’est par ce Pain de vie que tu fais grandir en nous « l’Homme nouveau, recréé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité » (Ep 4,24), et que tu poursuis à travers nous la grande transfiguration de la création – à commencer par notre propre corps.
C’est donc « par le haut » qu’il nous faut commencer à rédiger notre liste de demandes, puisque le Seigneur nous a fait « renaître d’en-haut, d’eau et d’Esprit » (Jn 3,3.5), afin de « ne pas entrer dans les tentations » de ce monde et être délivrés de « notre adversaire, le diable, qui rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer » (1 P 5,8).
Que la Vierge Marie notre Mère nous accorde de « lui résister avec la force de la foi » (1 P 5,9).
P. Joseph-Marie