Homélie de Mgr Azéma le samedi 10 octobre
Chers amis,
Le 28 août dernier j’étais également parmi vous pour rendre grâce à Dieu, tous ensemble, du ministère effectué pendant des années par le Père Jean-François Desfours, au service de chacun et de vous tous. Et je me souviens encore, et je retrouve avec joie les enfants du catéchisme, là au premier rang, avec les catéchistes, et puis la chorale qui soutient notre prière par le chant, et je crois même me souvenir qu’il y avait une petite banderole avec cette phrase bien sympathique : « Au revoir Jef ».
Aujourd’hui, un mois et demi après, je reviens avec vous pour installer officiellement votre nouveau curé, le Père Joseph-Marie Verlinde, que vous connaissez déjà, bien sûr ! Mais je tiens tout de même à préciser que Joseph-Marie a été nommé à la tête de cette communauté dans le cadre de la communauté de Saint Joseph de Mont-Rouge, pour prendre en charge cette grande paroisse qui est la vôtre : Notre-Dame des Lumières.
Et figurez-vous que je reviendrai dans 15 jours, pour rencontrer cette fois diacre et prêtres, et voir avec eux les collaborations qui peuvent s’instaurer avec vous les laïques bien sûr, pour que vos communautés soient vivantes, qu’elles puissent exprimer leur foi et qu’elles soient en même temps missionnaires pour tous ceux qui sont aux périphéries, comme le dit souvent notre pape François. Et j’ajouterai ceci, que je vous recommande plus particulièrement : n’oubliez jamais, n’oubliez jamais, que l’Église est faite pour ceux qui n’y sont pas ! Le hasard des calendriers, les coïncidences de la Providence peut-être, voilà qu’il y a aujourd’hui quelques clins d’œil, et peut-être même des signes qu’il nous faut savoir lire. Le mois d’octobre, vous le savez sans doute, a commencé avec la fête de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne des missions, et j’évoquais au début de notre célébration, que ce dimanche, ce week-end, ce soir, commence la semaine missionnaire mondiale de prière et de solidarité pour les missions.
Et vous n’oubliez pas, je vous l’ai rappelé l’autre jour, que le diocèse en vous envoyant ce nouveau pasteur, ce missionnaire pour vous, eh bien en même temps le diocèse essaie de dynamiser chacun de nous, nos communautés, nos paroisses, avec ce mot d’ordre : « mission-fraternité ». Car je crois qu’il s’agit bien de cela, accueillir la bonne nouvelle de l’Évangile c’est-à-dire l’amour de Dieu pour tous, et pour chacun de nous, qui que nous soyons.
Le cœur de notre mission c’est la Parole de Dieu, c’est Jésus reçu à travers les Écritures, qui se révèle à nous, comme le rappelait tout à l’heure la lettre aux Hébreux, une Parole vivante, une Parole énergique, qui pénètre au plus profond de notre cœur source pour notre vie et pour notre action. Une parole d’amour, de tendresse, avec le Pape nous disons « de Miséricorde », mais aussi une Parole exigeante et forte comme l’Évangile de saint Marc nous le rapporte en ce jour. Jésus la Parole de Dieu, le Verbe de Dieu, nous montre où peut conduire la mise en pratique de sa Parole avec l’exemple de ce jeune homme riche et en même temps de tous ceux qui possèdent des richesses. Oui la Parole de Dieu est une lumière pour éclairer la route de nos vies et nous pouvons lire cette Parole, la méditer personnellement, ensemble aussi, en groupe ou en équipe, pour qu’elle éclaire vraiment nos existences et aussi nos actions. Souvenez-vous, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, malade, marchait péniblement dans son couvent pour un missionnaire du bout du monde qui peut-être se décourageait et n’avançait plus pour accomplir sa mission, et du coup elle est devenue la patronne des missions.
Frères et sœurs, la puissance de la prière, seul ou en église, sans doute en avez-vous fait l’expérience au cours de votre existence, après un décès ou au cours de la maladie, combien la prière donne force et courage pour traverser les épreuves. Elle est un soutien pour chacun de nous et lorsque nous savons que d’autres prient pour nous, cette communion soutient notre foi, notre espérance, notre marche. Nous ne sommes pas seul, des frères et des sœurs sont là, qui nous réconfortent invisiblement, mystérieusement peut-être dans la communion des saints. Vivre fraternellement ensemble, pour être véritablement des missionnaires de l’Évangile, voilà la route qui vous est indiquée en ce début d’année. Frères et missionnaires, à la maison, en famille, dans le quartier, dans le village, dans le travail, dans les loisirs, c’est le programme de vie chrétienne qui nous attend tous pour redémarrer une année pastorale nouvelle, avec un nouveau pasteur qui veut vous y conduire résolument.
Alors la question pour nous est la même que celle que Jésus posait au jeune homme riche : « si tu veux ». Voilà la question qui traverse tout l’Évangile : « si tu veux ». C’est l’essentiel du message, c’est l’appel du Christ : « si tu veux », et du coup c’est notre liberté humaine qui est interpellée « alors viens suis-moi », et là c’est le don de Dieu et la grâce qui seuls peuvent nous permettre de répondre. Par nos seules forces, à cause de notre faiblesse et de nos péchés, nous ne pouvons pas vivre en frères, nous ne pouvons pas devenir disciples, apôtres, témoins de Jésus. Mais Lui, Il nous réconforte. Pour les hommes c’est impossible mais par pour Dieu, car tout est possible à Dieu !
Frères et sœurs, demandons cet abandon confiant à la grâce de Dieu, pour aller de l’avant malgré nos chutes. Les sacrements, et l’Eucharistie en particulier, sont là pour donner la grâce, le don de Dieu, l’Esprit Saint. Certes, il y a des ruptures à faire, il y a des renoncements à effectuer, des attachements à dépasser, parfois même dans nos pratiques religieuses. Qu’est-ce qui me conduit à Dieu ? Qu’est-ce qui me conduit vers mes frères ?
En silence, je vous propose de confier dans votre cœur ces deux questions à Dieu notre Père, afin que nous fassions, à la limite de ce que le jeune homme riche commençait à faire déjà : répondre à l’appel du Seigneur, qu’est-ce qui me conduit vers Dieu ? Qu’est-ce qui me conduit vers mes frères ? Amen.