Être bien dans son corps et dans sa tête ne peut être que positif, même s’il ne faut pas confondre Carême et cure diététique ! Et pourtant, c’est bien là un excellent outil
spirituel, commun aux trois religions monothéistes – et au bouddhisme qui en fait une manière de vivre habituelle -.
Le Père Gourrier, Mohammed Chirani, musulman, auxquels se sont joints le Rabin Avraham Weill et Matthieu Ricard, moine bouddhiste, lancent un appel pour une semaine de jeûne, de prière et de partage ( du 7 au 14 mars ) pour lutter contre la violence actuelle dans le monde et mettre en évidence tout ce qui nous rassemble, au-delà de nos différences.
Le Père Gourrier cite les Pères du désert qui enseignent que l’un des moyens de mener la lutte contre le « diviseur »(le diable) est le jeûne. C’est désamorcer le mal à sa racine, à l’image de Jésus au désert.
Pour Mohammed Chirani, le jeûne occupe une place centrale dans l’Islam – » Dans le jeûne, nous pensons davantage à Dieu, nous devenons plus forts spirituellement, nous pouvons contenir notre colère. Cette maitrise est vitale pour nous aider à faire face aux événements »-.
Le Rabin Avraham Weill précise que le jeûne dans le judaïsme n’est pas centré sur la lutte contre le mal, mais invite à réfléchir sur notre condition humaine, sur la prise de conscience, parfois de repentance. Il s’associe à cette semaine de jeûne pour apporter plus de fraternité, être solidaire, unir toutes les forces car nous sommes toutes et tous créatures du Dieu unique.
Matthieu Ricard précise : « En jeûnant collectivement, nous rassemblons toutes les religions autour d’une même cause, celle du respect mutuel, de la tolérance, de la bienveillance « .
Que notre prière, notre jeûne, nos partages, dans le secret de notre cœur, ou partagés en communauté, soient offrandes à notre Dieu et nous rapprochent les uns des autres.
« Acquiers la paix intérieure et le ciel et la terre auront leur paix en toi «
(Isaac le Syrien 7é siècle).